Actualités
Nouvelle année scolaire, nouvelles questions, nouveaux défis.
Si, très souvent, l'éducation aux médias passait à côté des priorités éducatives liées au début d'année, il semble que le sujet devienne une préoccupation de plus en plus privilégiée dans les écoles.
Les médias numériques, même s'ils sont rapidement apprivoisés par les plus jeunes, demeurent des outils de production et de communication qui nécessitent un apprentissage spécifique à l'école.
En juin dernier, nous vous reparlions d'éducation aux médias et des compétences spécifiques, quasi absentes des socles à dépoussiérer mais pourtant proposées dans les programmes d'enseignement et de formation du fondamental, tout réseaux confondus. Avec cette nouvelle année scolaire se pose toujours la question du rapport entre les moyens de communication numériques et la manière d'en organiser les apprentissages.
Qu'on le veuille ou non, les médias numériques font bel et bien partie de notre société à travers ses multiples usages de communication, de gestion, d'administration... mais aussi de diffusion ou encore de divertissement.
D'une utilisation rapidement maîtrisée par les plus jeunes, ces fameux supports digitaux, tous formats confondus, sont parmi nous et modifient fondamentalement les façons de communiquer, d'apprendre et même d'enseigner. Il est nécessaire, et la chose reste encore obscure pour certains, d'amener les enfants, dès leur entrée à l'école, à se questionner sur les producteurs, les langages, les technologies utilisées pour qu'eux mêmes acquièrent ces composantes et compétences essentielles faisant partie de la communication, de l'apprentissage et de la connaissance.
Mais quelles sont donc ces compétences ? Comment les définir et les aborder alors que la plupart d'entre nous n'ont jamais été formés à cette discipline ? La recherche dans le domaine est constante et le groupe de travail de la FédEFoC mis en place dans le cadre de la rédaction du prochain programme a mis en évidence un modèle de compétences médiatiques établi par le GReMS et que nous espérons pouvoir adapter à la publication.
Sans rentrer dans les détails actuellement car le sujet en est au stade de la réflexion, nous répartissons ces compétences selon trois dimensions :
- les compétences cognitives font appel à la perception, l'écriture numérique, la navigation, l'organisation des données et l'action responsable;
- les compétences sociales développent la prise de position et l'engagement par rapport à la consultation et la confrontation de l'information;
- les compétences techniques rassemblent les méthodes, les processus et procédures techniques.
En fonction de ces données, un enseignant peut-il encore rester frileux et empêcher ses élèves d'accéder à ce moyen d'information et de communication ? Une école peut-elle se passer d'organiser le développement de ces nouvelles compétences dans son projet éducatif ? Un programme peut-il réduire l'apprentissage des langages et des représentations médiatiques à de la pure technologie ? Les responsables politiques de l'enseignement peuvent-ils s'octroyer le droit de fermer les yeux sur l'évolution de la société, de sa manière de communiquer, de produire et de recevoir l'information alors que, de toute part, la pression exercée par les médias eux-mêmes sollicite le monde éducatif pour prendre les choses en main ?
Toutes ces questions essentielles ne trouvent pas réponse facilement car, entre nous, nous ne sommes pas beaucoup aidés... Enfin, peut-être pas assez ! Le fossé entre la culture numérique des décideurs et des utilisateurs est tout sauf virtuel! Il y va donc de la responsabilité de chacun, P.O., direction, équipes éducatives... et pouvoir politique, de poser le sujet sur la table, de faire le choix de prendre le train en marche et d'adapter les moyens et les conseils octroyés aux écoles. C'est sur base de ce qui se fera maintenant à l'école que l'on pourra déterminer les compétences de l'Européen de demain. L'enjeu est de taille !
Denis Vellande, le 6 septembre 2010