L’école est le lieu par excellence où se manifestent, s’expriment et se détectent beaucoup de difficultés familiales qui trouvent leurs sources en amont de l’école. Ces dernières années, les situations problématiques se multiplient. Face à ces situations inédites et complexes, les directeurs d'école réagissent au cas par cas, comme ils pensent devoir le faire mais de façon essentiellement intuitive. Ils se sentent peu armés pour donner les réponses adéquates et ressentent une forte insécurité. Les articulations entre l’école et les institutions en charge des problématiques familiales ne sont pas satisfaisantes. De ce fait, les directions constatent que, de plus en plus, des solutions sont négociées et des conflits tranchés sans toujours prendre la mesure de ce que ces décisions mettent à charge de l’école. Les écoles sont, par ailleurs, rarement tenues informées des suites données par d’autres quand elles leur ont passé le relai. Ça ne les aide pas à évaluer l’opportunité de leur propre action.
Pour tenter de répondre à ces inquiétudes un processus de recherche-action a été enclenché sur le thème des relations "école/aide à la jeunesse/justice". Tout au long de l’année 2008-2009, Bernard Petre, chercheur indépendant en Sciences humaines, a animé des groupes de travail composés respectivement de directeurs et d’acteurs du monde de l’aide à la jeunesse et de la justice en se basant sur les récits des uns et des autres pour croiser ensuite les représentations respectives dans le cadre de groupes de discussions communs.
En mai 2009 lors d’un colloque organisé à Mons, vint ensuite le temps de l’analyse avec l’apport de trois intervenants: Marie-Claude Blais, maitre de conférences en Sciences de l’éducation à l’université de Rouen, nous a permis de comprendre comment les mutations profondes qui affectent la famille, ce qu’elle appelle "la fin de la famille moderne", projettent inévitablement leurs effets sur l’école; le procureur du roi Eric Janssens, nous a éclairés sur le rôle combien important et positif que peut jouer le parquet de la jeunesse et les articulations possibles et souhaitables avec le monde de l’école; enfin le juge Christian Panier, avec la verve qu’on lui connait, nous a expliqué comment il concevait le rôle du juge lorsque les conflits éducatifs déboulent dans les prétoires. Ces approches ont été complétées par une discussion en panel avec des intervenants issus d’horizons très divers.
Enfin tout au long de l’année 2009-2010, sept formations interactives régionales ont été organisées afin de permettre aux directeurs, aux intervenants de l’aide à la jeunesse et à ceux de la justice de se rencontrer au niveau local, de prendre connaissance des travaux réalisés jusque-là et d’en affiner le contenu sur la base des pratiques et des spécificités sous-régionales. Dernière étape du processus: la réalisation d’un certain nombre de fiches pratiques destinées à aider concrètement les directions dans leur pratique journalière. Ces fiches clarifient un certain nombre de situations juridiques et de concepts. Elles tentent également de dégager des solutions et d’identifier de bonnes pratiques.
Ce travail aura mobilisé une grande diversité d’acteurs: directeurs et directrices d’école bien sûr, mais également agents de centres PMS, juges, substituts du procureur du roi, magistrats, avocats, intervenants du secteur de l’aide à la jeunesse, des services de protection judiciaire, de l’ONE, de services de médiation, du secteur associatif en général: tous, d’une manière ou d’une autre, sont en contact avec le milieu scolaire.
La publication ci-dessous reprend une synthèse du colloque et les fiches pratiques.
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Présentation vidéo de la brochure. Reportage réalisé lors de la conférence de presse du 15 mars 2011.