Collaborer avec un directeur stagiaire
La collaboration entre un pouvoir organisateur et un directeur stagiaire ne s'improvise pas. Entre la définition de la mission du directeur et l'évaluation de son action, il convient d'établir un processus de collaboration centré sur un accompagnement négocié dans la confiance réciproque.
Définir et mettre en place un processus de collaboration
La collaboration entre le PO et le directeur commence dès le recrutement de ce dernier. C’est un processus constant ponctué de moments formels où la collaboration est définie, évaluée et ajustée. Le document de référence est la lettre de mission que le PO remet au nouveau directeur. La collaboration commence par une période de stage pour le directeur. Au terme de celui-ci, le directeur doit avoir terminé sa formation initiale.
Outre la fonction de définir le mandat du directeur, le PO a également un rôle d’accompagnement et de soutien. Durant la période de stage, au moment où le directeur découvre son nouveau métier, le PO sera particulièrement à son écoute et à sa disposition pour l’aider dans l’acquisition de nouvelles compétences et pour trouver, avec lui, des solutions aux difficultés rencontrées.
Si le directeur n’a jamais exercé cette fonction auparavant, il devra obligatoirement acquérir des compétences qu’il ne possède pas au point de départ. Le PO veillera à ce que les conditions pour acquérir ces nouvelles compétences soient réunies et optimales.
Le PO et le directeur bénéficient également de réseaux formels et informels où ils peuvent trouver informations et soutien (entité, services diocésains, accompagnement pédagogique, SeGEC, centres de gestion dans le fondamental, PO et directeurs d’autres établissements scolaires, formations initiales et continuées…).
Bien entendu, l’accompagnement du directeur ne s’arrête pas au moment où le PO donne son avis à la fin du stage, c’est un processus à poursuivre et à faire évoluer tout au long de la collaboration.
Lorsque le stage n’est pas satisfaisant, le PO peut se poser la question de sa responsabilité. Comment a-t-il mis en place l’accompagnement du stagiaire? Quels ont été ses éventuels manquements? Lorsque la première évaluation n’est pas satisfaisante, le PO peut aussi se poser la question des moyens à mettre en place pour un accompagnement plus adéquat du directeur.
L’acte d’évaluer le travail du directeur stagiaire a une double fonction: l’une se situe dans le champ du management et vise à analyser les écarts entre les objectifs fixés et les résultats; l’autre se situe dans le champ légal et vise à répondre au prescrit du décret fixant le statut du directeur (articles 33 et 34). L’obligation légale d’évaluer le travail du directeur stagiaire est certes nécessaire mais elle est insuffisante pour construire une collaboration efficace. Les moments d’évaluation constituent un des éléments du processus de collaboration entre le PO et le directeur stagiaire.
L’évaluation du travail du directeur stagiaire fait partie d’un processus qui commence avec le recrutement du directeur. Ce processus comprend différentes étapes entre lesquelles il convient de créer une cohérence: le profil de fonction, la lettre de mission, l’évaluation. Le PO a la liberté de choisir sa méthode d’évaluation.
Le décret relatif au statut du directeur (articles 33 et 34) prévoit une évaluation au terme de la 1ère année de fonctionnement et une 2ème évaluation au terme de la 2ème année (voir fiche C6). C’est le minimum décrétal mais en termes de gestion des ressources humaines, il est judicieux d’en prévoir plus. Un entretien tous les 4 à 6 mois durant le stage permet des ajustements réguliers et évite les mauvaises surprises au moment de l’évaluation obligatoire.
Après chaque entretien d’évaluation, le PO est tenu d’émettre un avis. Celui-ci peut être favorable, défavorable ou réservé (voir fiche C6). En cas de mention défavorable, le PO doit motiver cette mention. Le résultat des entretiens d’évaluation conditionne la poursuite du stage et l’engagement à titre définitif. Le PO est tenu de prévenir officiellement le directeur stagiaire de sa décision.
Celle-ci doit également être consignée dans un rapport d’évaluation dont le modèle a été déterminé par le gouvernement. Le rapport d’évaluation est complété par le PO en deux exemplaires, l’un à conserver par le PO au sein de l’école, l’autre à remettre au directeur.
Le PO étant l’instance de décision quant à la poursuite du stage et l’engagement à titre définitif, il doit veiller à collecter des traces et des faits. Il faut noter et acter des choses à chaque étape pour pouvoir prouver que les procédures ont été respectées.
Attention, si l’entretien d’évaluation n’a pas lieu, l’avis du PO est présumé favorable !
Quelques précisions:
- Le décret relatif au statut du directeur ayant été modifié depuis son entrée en vigueur, il convient de lire la version coordonnée du décret. Les articles 33 et suivants portent sur l’évaluation du directeur stagiaire.
- Le décret du 1er février 1993 fixant le statut des membres du personnel subsidié de l’enseignement libre subventionné s’applique également au directeur stagiaire.
- Du point de vue strictement légal, l’évaluation est prévue uniquement pour les directeurs.
